Ces dernières années ont vu se préciser une nouvelle entité médicale, le syndrome métabolique.
Il est définit par les critères suivants :
Obésité abdominale
Définie par un tour de taille > ou = 94 cm chez l’homme et 80 cm chez la femme elle est associée à au moins deux des quatre facteurs suivants :
- concentration de triglycérides > ou = 1,50g/l (ou traitement spécifique de cette anomalie)
- concentration de HDL-cholestérol < 0,40g/l chez l’homme et 0,50g/l chez la femme (ou traitement spécifique de cette anomalie)
- tension artérielle systolique/diastolique > ou = 130/85 mmHg (ou traitement en cours d’une hypertension artérielle connue)
- glycémie à jeun > ou = 1,10g/l ou diabète de type II (ou traitement spécifique correspondant)
Ce syndrome se caractérise par une altération du métabolisme glucido-lipidique, et en particulier par une insulino-résistance. Celle-ci est favorisée par la sédentarité et la surcharge pondérale (notamment l’obésité abdominale), ainsi que l’âge, la ménopause, le tabagisme et la consommation excessive d’alcool.
L’altération du métabolisme glucido-lipidique favorise une athérosclérose sévère et précoce qui augmente le risque cardio-vasculaire: la présence d’un syndrome métabolique multiplie ainsi par 2 à 3 la morbidité coronaire et cérébro-vasculaire.
Syndrome métabolique et troubles psychotiques
Plusieurs études récentes montrent une prévalence du syndrome métabolique comprise entre 30 et 50% dans des échantillons de patients schizophrènes traités, soit le double des taux habituellement constatés en population générale.
Le risque métabolique semblerait supérieur pour les antipsychotiques comparés aux neuroleptiques classiques. Toutefois, les données de la littérature sont contradictoires, certaines études établissant un risque métabolique non différent pour ces deux classes.
Pour certains auteurs, le syndrome métabolique pourrait faire partie du processus de la maladie schizophrénique, les traitements médicamenteux ne faisant qu’exacerber le risque de développer ce syndrome.
Syndrome métabolique et autres troubles mentaux
Le lien entre troubles bipolaires de l’humeur et obésité a fait l’objet de plusieurs études récentes. Les patients bipolaires auraient ainsi un risque deux fois plus élevé de développer un surpoids ou une obésité que la population générale. De même, la prévalence du diabète serait chez ces patients 1,5 à 2 fois plus importante qu’en population générale.
Il est toutefois intéressant de noter que les travaux disponibles ne contrôlent qu’insuffisamment les facteurs intercurrents, comme la prescription d’antidépresseurs ou de thymorégulateurs. La prévalence du syndrome métabolique demeure également insuffisamment documentée chez les sujets souffrant de troubles de l’humeur.
Dépistage et surveillance
Le dépistage et la surveillance du surpoids et de l’obésité reposent sur deux principaux indicateurs cliniques : l’indice de masse corporelle (défini par le rapport poids/taille²) et le périmètre abdominal.
Les recommandations actuelles sont de suivre l’évolution de l’indice de masse corporelle pour les patients schizophrènes, quel que soit le médicament prescrit. Ce suivi doit être idéalement complété par la mesure du périmètre abdominal.
Concernant l’intolérance au glucose (définie par une glycémie à jeun > 1,1 g/l) et le diabète, le dépistage et la surveillance sont cliniques mais également biologiques (mesure de la glycémie à jeun, voire de l’hémoglobine glyquée HbA1c).
Le dépistage et la surveillance des anomalies du bilan lipidique repose sur les dosages sériques du cholestérol, de l’HDL cholestérol, du LDL cholestérol et des triglycérides.
Prise en charge
Les patients et leur entourage doivent être informés de la possibilité d’une augmentation de leur appétit et d’une prise de poids sous traitement antipsychotique ou neuroleptique. Notre équipe de psychiatre à Genève peut vous y aider, Par ailleurs, les règles hygiéno-diététiques, reposant sur les mêmes principes de bonne hygiène de vie et d’équilibre alimentaire que ceux recommandés dans la population générale, sont d’autant plus efficaces qu’elles sont mises en place de façon préventive, avant toute prise de poids éventuelle.
L’augmentation de l’indice de masse corporelle d’un point et/ou l’augmentation du tour de taille (> 94 cm pour les hommes et > 80 cm chez les femmes) sont considérées comme les indicateurs de la nécessité d’une intervention thérapeutique. L’intervention initiale consiste le plus souvent en une consultation spécialisée avec un diététicien. Les autres possibilités thérapeutiques (adjonction d’un médicament visant à limiter la prise de poids, changement du traitement antipsychotique ou neuroleptique) ne font, à ce jour, toujours pas l’objet d’un consensus.
Conclusion
Les patients souffrant de schizophrénie présentent un risque métabolique accru, ce dernier semblant être majoré par la prescription de certains psychotropes (tels les antipsychotiques et les neuroleptiques). Ce risque métabolique accru pourrait également concerner les patients souffrant d’autres troubles mentaux, notamment d’un trouble bipolaire de l’humeur.
Le dépistage et la surveillance des anomalies métaboliques doivent de ce fait constituer une préoccupation importante pour les médecins généralistes et les psychiatres.
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